Publié par : kantreadenn | 19 juin 2011

Statuts statufiés


Les statues sont faites pour être renversées.l Les statuts aussi?

Les tâches des magasiniers de bibliothèques sont définies dans les statuts qui datent de 1988 avec une version consolidée en 2009:

Les magasiniers des bibliothèques accueillent, informent et orientent le public. Ils participent au classement et à la conservation des collections de toute nature en vue de
leur consultation sur place et à distance. Ils assurent l’équipement et l’entretien matériel
des collections ainsi que celui des rayonnages. Ils veillent à la sécurité des personnes
ainsi qu’à la sauvegarde et à la diffusion des documents. Ils effectuent les tâches de
manutention nécessaires à l’exécution du service.
Les magasiniers principaux et, à titre exceptionnel, les magasiniers peuvent être
responsables d’une équipe de magasiniers. Dans cette situation, ils organisent le travail
de l’équipe ; ils participent à l’exécution des tâches qui sont confiées aux membres de
l’équipe et en suivent la réalisation.

source: Info -bib

Il m’est arrivé récemment de discuter avec des collègues de ce que les magasiniers pouvaient, devaient faire. Et, comme lors de discussions plus anciennes, on retrouve toujours les deux avis opposés:
ne faire que ce que les statuts définissent
accepter -voire demander- de faire des tâches non définies par les statuts.

Ces avis dépendent de deux visions diamétralement opposées du métier de magasinier:

Les premiers considèrent que le salaire, le peu de considération dont fait preuve une partie de la hiérarchie, le manque de personnel, et un respect absolu des statuts, sont des critères pour dire que nous devons nous en tenir à nos tâches de base, et ne pas en accepter d’autres pour, en particulier, gérer la pénurie de personnel, pénurie qui, soit dit en passant, risque de s’aggraver.

Les seconds pensent, eux, que malgré ces arguments, il est nécessaire d’accepter, voire de revendiquer, d’autres tâches, pour des raisons d’évolution de poste, d’intérêt pour le travail, et pour un service rendu aux lecteurs de meilleure qualité.

Je fais partie des seconds et je le revendique haut et fort. Même si dans les discussions avec certains collègues, cela fait parfois naître des conflits.

Il est vrai que la hiérarchie ne fait pas preuve d’une grande considération envers les magasiniers. Mais si les magasiniers demandent à ce que leur fiche de poste évoluent, qu’ils obtiennent des tâches complémentaires, sans doute, sauf à travailler avec des gens obtus, l’attitude de la hiérarchie changera-t-elle.
Dans ce débat, les conservateurs ont un rôle important à jouer, rôle qu’un certain nombre d’entre eux ne joue pas. Pour des raisons diverses que je n’approfondirais pas ici, mais parfois regrettables. Et les magasiniers se démotivent, perdent toutes leurs illusions, et leurs espoirs.
Il est vrai également que s’en tenir à une définition unique des tâches de magasiniers peut amener, dans certains établissements, à se poser la question: que fais-je aujourd’hui? Les tenants les plus “extrémistes” de la première position ont une réflexion très tranchée: s’il n’y a rien à faire, ne faisons rien. Mais je ne peux pas rester à ne rien faire -et je ne suis pas le seul! D’une part parce qu’on m’a appris qu’à partir du moment où on touchait un salaire, on devait travailler pour le mériter -oui, je sais, ça fait un peu ringard!!! Et d’autre part parce que je ne me sentirais pas à l’aise d’être à mon poste de travail et ne rien faire. Et en faisant des tâches complémentaires -qui ne seraient peut-être pas réalisées autrement- nous participons à optimiser un tant soit peu le service rendu au lecteur. Et cela reste, pour moi comme pour d’autre magasiniers, une missions importante.

Il y a un autre argument, que j’ai découvert à posteriori. Ma gestion des retards, des lettres de relances, des blocages divers, m’a amené à fréquenter une certaine partie des lecteurs -étudiants ou enseignants- d’une autre façon que celle de la banque de prêt -seule occasion que nous avons, sinon, d’avoir une relation avec le public. Des liens se créent avec des personnes, il est possible d’expliquer les choses plus clairement, et ces relations font parfois boule de neige, ce qui permet de côtoyer d’autres lecteurs. Cela, bien sûr, n’est pas prévu dans le travail de magasinier, mais cela permet de rendre le travail beaucoup plus intéressant. J’aime à croire que ma relation avec le public est totalement différente depuis que j’en connais personnellement une partie.

L’équipement, le classement, le rangement, ne sont pas, n’ont jamais été et ne seront jamais des tâches enthousiasmantes -pour moi en tout cas. Alors si je peux faire quelque chose de plus, je n’ai aucune hésitation.
Le métier a beaucoup évolué depuis la fin du siècle dernier, pourquoi le travail de magasinier devrait-il rester le même? Comment peut-on imaginer qu’une personne qui devient magasinier à 25 ans va se satisfaire le reste de sa carrière de tâches qui n’évoluent pas? On nous fait passer tous les ans un entretien professionnel qui n’est qu’un semblant de dialogue, et pire, un miroir aux alouettes le plus souvent.
Mais nous n’avons que peu de moyens d’action pour faire évoluer les choses. Les outils nécessaires à cette évolution -absolument nécessaire et obligatoire- sont entre les mains des conservateurs. Mais veulent-ils les mettre en place? Veulent-ils essayer de vaincre les inerties, les oppositions au sein de leurs équipes, toutes catégories confondues? Pour satisfaire une majorité de magasiniers qui souhaitent voir leurs tâches évoluer, qui souhaitent se voir donner les moyens de devenir des bibliothécaires -au sens générique du terme. N’oublions pas que parmi les magasiniers, un grand nombre ne changera jamais de catégorie. Si les conservateurs veulent des magasiniers motivés par leur travail, il faut leur donner les outils pour cela.


Réponses

  1. je ne vais pas être original. Juste pour dire que pour ma part je partage à 100 pour 100 le point de vue d’Alain.
    Je ne me vois pas dans mon travail quotidien n’effectuer que les tâches dévolues au magasinier par statut.
    Le quotidien serait bien trop ennuyeux.
    Comme je l’avais déjà souligné dans un autre commentaire j’ai la chance à Dijon de travailler à Dijon avec certains collègues A et B qui ne sont aucunement choqués qu’un magasinier veuille effectuer d’autres tâches que le classement, l’équipement etc…
    Personnellement et en montrant une certaine envie de m’impliquer j’ai pu au fil des années effectuer des tâches vraiment intéressantes et valorisantes : encadrement d’équipe, création d’expositions virtuelles et sur site, participation à de nombreux groupes de travail, correspondant info du cours en ligne, élu cpe et conseil de la doc etc…
    Bref, je me vois mal revenir à un quotidien basé sur les tâches du seul statut des mags.
    Merci pour le blog dont je vais vite devenir un commentateur assidu.

  2. D’accord aussi. Il faut absolument faire évoluer les choses. Je suis peut-être un peu critique quand je dis que cette vision hiérarchique très cadrée, le « chacun à sa place » est plutôt pratiqué dans la filière état. Récemment un directeur de médiathèque nous avait expliqué lors d’une formation qu’il laissait parfois à certains adjoints du patrimoine la possibilité de s’impliquer dans les acquisitions, certains pouvant devenir responsables documentaires. Bien sûr la rémunération ne va pas avec alors, pour les motiver ce-dernier leur proposait des avantages comme un accès privilégié aux préparation des concours… Bon je n’ai pas pu vérifier ces propos sur le terrain mais à l’époque j’occupais un poste de magasinier (ça faisait rêver…).
    Il ne faut pas non plus oublier le facteur humain. Certains collègues A et B à l’époque (et en B.U) se sont battus pour que je puisse effectuer de nouvelles tâches (catalogage, relance auprès des éditeurs de périodiques…) bref, de quoi varier mes journées de travail et par la suite décrocher des contrats de B dans d’autres établissements…
    Depuis cette année le concours de conservateur est ouvert en interne dès 4 ans d’ancienneté et même aux C. Et ça marche ! Un ancien collègue magasinier vient d’avoir ce concours. Que craignions nous avant ? Que le peuple prenne le pouvoir ?
    Nous allons tous, normalement dans la même direction, alors pourquoi ne pas coopérer ? Beaucoup de magasiniers font preuve d’une grande curiosité envers les évolutions du métiers, ses enjeux etc… (mais ils n’osent pas toujours l’exprimer ouvertement malheureusement cf. le dernier bulletin d’Alain). Espérons que cela change…

    • Merci Nicolas,
      si on excepte Gaël, tu viens d’écrire le 1er commentaire du SCD!!!

      Nous allons tous, normalement dans la même direction, alors pourquoi ne pas coopérer ?

      il faut en parler à tes collègues BAS!!! ;))))
      je suis assez d’accord avec toi quand tu dis que cette hiérarchisation se vit plus dans les BU que dans la lecture publique. Sans doute une idée plus « haute » de la fonction. 😉
      quant à l’intéressement (en termes de salaire ou de facilités quelconques) je dois avouer que je n’y attache aucune importance. C’est très bien pour ceux qui en bénéficient, mais je n’ai pas besoin de cela pour me motiver.
      à un de ces jours et bonne chance pour ton nouveau poste
      Alain

      • Non ce n’est pas la première fois que je poste sur ton blog, j’avais déjà donné mon humble avis sur les extensions d’horaires… Et merci pour mon nouveau poste, je continue à te (vous) suivre de toute façon…
        Nicolas

  3. Que des collègues souhaitent réaliser des tâches qu’ils trouvent plus intéressantes me semble tout à fait naturel.
    Qu’ils acceptent de le faire sans recevoir en échange un salaire correspondant, ça les regarde

    Les problèmes commencent dans une équipe de magasinage quand :
    – on attend des autres magasiniers qu’ils fassent de même et en conséquence, on privilégie les magasiniers qui acceptent de réaliser des tâches pour lesquelles ils ne seront pas payés
    – les collègues doivent se taper le boulot de magasinage abandonné par les collègues à qui on a donné des tâches qui relèvent d’autres corps

    Si des magasiniers sont amenés à réaliser des acquisitions, du catalogage, de la maintenance informatique, etc. ce n’est pas seulement parce qu’ils en ont envie mais avant tout parce que le service en a besoin.

    Au niveau des bibliothèques, pas de solution pérenne qui ne génère pas de tensions sans adéquation entre les emplois (en terme statutaire) et les missions à accomplir. Typiquement, compte tenu des évolutions en cours, de nombreux emplois de magasiniers devraient être transformés en emplois d’assistant des bibliothèques.

    Au niveau des individus, pas de solution pérenne sans réussite au concours correspondant aux tâches que l’on souhaite réaliser dans une bibliothèque et pour lesquelles on sera effectivement rémunéré.

    • Bonjour et merci de ce commentaire
      je comprends ta position, elle rejoint celle de nombreux collègues (B et C) et celle des syndicats. Mais il y a des points qui me paraissent discutables:

      • on attend des autres magasiniers qu’ils fassent de même
      • pas de manière obligatoire. Nous avons chez nous des magasiniers qui ne font pas d’autres tâches que celles de mag et personne ne les oblige à faire autrement. cela ne les empêche de recevoir la même considération (i. e. pas grand chose)pour leur travail que les autres.

      • les collègues doivent se taper le boulot de magasinage abandonné par les collègues
      • sans vouloir te fâcher, je trouve cet argument un peu bas. J’effectue des tâches qui ne relèvent pas de mon statu de mag, cela ne m’empêche de continuer à faire mon boulot de base. Le fait de vouloir faire évoluer le travail ne signifie pas que l’on abandonne les tâches qui sont originellement les nôtres. Je demande à avoir des tâches en plus, pas à ne plus faire mon boulot de magasinier.

      • ce n’est pas seulement parce qu’ils en ont envie mais avant tout parce que le service en a besoin.
      • Bien sûr. Alors sous prétexte qu’elles ne rentrent pas dans nos statuts, il serait préférable que personne ne les fasse, quitte à rendre un moins bon service? Désolé, je ne peux pas être d’accord avec cela.

      • Au niveau des individus, pas de solution pérenne sans réussite au concours
      • quid des gens qui comme moi ne sont plus mobiles, pour des raisons autant diverses que personnelles. Je ne passe plus de concours parce que je n’envisage pas l’idée de me retrouver à Paris -c’est un exemple- ni même à Brest -et pourtant!!!- loin de ma femme et de notre fils, et parce que je n’ai pas les moyens d’assumer un 2ème loyer. Pour cela, je reste dans mon coin, je ne sollicite rien? Et les mags qui ne réussissent pas les concours -par malchance ou incapacité? Idem? Évolution uniquement pour celles et ceux qui ont le capacités de mobilité, et de réussite?

      • de nombreux emplois de magasiniers devraient être transformés en emplois d’assistant des bibliothèques.
      • oui bien sûr, à condition que ce soit dans le même établissement. Sinon, voir ci-dessus.

  4. # on attend des autres magasiniers qu’ils fassent de même
    « pas de manière obligatoire » écris-tu, donc cela arrive, c’est un fait et ce n’est pas normal que des collègues soient pénalisés d’une manière ou d’une autre parce qu’ils ne sont pas volontaires pour faire un boulot qui ne les intéresse pas forcément et pour lequel ils ne seront pas payés (ni en euros ni parfois, comme tu le soulignes, en considération)

    # les collègues doivent se taper le boulot de magasinage abandonné par les collègues
    « sans vouloir te fâcher, je trouve cet argument un peu bas. » Ben désolé si ça pique mais il n’en est pas moins recevable. Le temps que tu passes à faire du boulot de B ou de A, tu ne le passes pas à faire du boulot de magasinier. Alors soit il n’y a pas assez de boulot de magasinage (et donc il faut transformer les postes), soit il y en a assez et ce sont tes collègues qui se le tapent à ta place (soit tu fait du boulot de A ou de B gratuitement sur ton temps libre)

    # ce n’est pas seulement parce qu’ils en ont envie mais avant tout parce que le service en a besoin.
    « Bien sûr. Alors sous prétexte qu’elles ne rentrent pas dans nos statuts, il serait préférable que personne ne les fasse, quitte à rendre un moins bon service? Désolé, je ne peux pas être d’accord avec cela. »
    Ne soit pas désolé, ce dévouement à ton travail t’honores à défaut d’autre chose. Et je l’écris sincèrement sans ironie.
    Pour ma part, je te (et à mon employeur) retourne l’argument : sous prétexte qu’il y a du boulot à faire, mais que notre employeur ne veut pas nous payer pour le faire, il faut le faire quand même?
    Il me semble que nos universités doivent prendre leur responsabilité et requalifier les postes qui doivent l’être sans toujours compter sur le dévouement et le sens du service public des agents de catégorie C ou B. Au jour d’aujourd’hui, dans une même université (dans la tienne sûrement) les enseignant-chercheurs peuvent se faire payer tout le travail supplémentaire lié à leurs responsabilités administratives. A côté de cela, les personnels de catégorie C assurent régulièrement (et pas qu’en BU) du boulot de B voire de A sans un rond en plus. Cela ne me semble ni juste ni normal.

    # Au niveau des individus, pas de solution pérenne sans réussite au concours
    « quid des gens qui comme moi »
    réponse 1 : ben tu fais comme tout le monde, tu fais des choix, toujours douloureux. Et tu les assumes.
    réponse 2 : rien ne t’empêche d’être nommé sur place suite à un concours ou une promotion (sauf pour les conservateurs et encore, les textes ne me semblent pas très tranchés), il suffit que ton université transforme ton poste. C’est arrivé deux fois ces deux dernières années pour deux collègues dans mon SCD (qui sinon auraient dû refuser le bénéfice de la promotion)
    C’est une question de volonté politique de la part de la direction du SCD et surtout de l’université.

    • Incompatibilité d’idée…pas grand chose à répondre, le serpent se mord la queue. Juste:

      ben tu fais comme tout le monde, tu fais des choix, toujours douloureux. Et tu les assumes.

      sauf que là ce n’est pas un choix. je ne peux pas faire autrement. Et sans même parler de moi, un mag (1250€/mois, marié, père de famille et provincial) quel est son choix si suite à une réussite au concours, il se voit nommé à plusieurs centaines de kms de chez lui, avec un loyer supplémentaire à payer, sans parler des trajets pour revoir sa famille? Quant aux transformations de poste, comme elles sont l’apanage du directeur…chez nous, elles n’existent pas.

  5. Ben non, la mobilité professionnelle reste un choix. Nous sommes relativement nombreux à pouvoir en témoigner. A chacun d’estimer si le jeu en vaut la chandelle pour soi et les siens.

    Quant à la transformation de poste impossible dans ton SCD, je reste sur le cul. Il me semble qu’à un moment donné, les collègues peuvent légitimement estimer que pour un magasinier, faire du boulot de B sans reconnaissance, peu de considération et aucune perspective d’évolution de carrière sur place c’est du gagnant-gagnant mais uniquement pour la direction (gagnant 2 fois).

    Et il ne te semble pas que pour le coup, l’effort est unilatéral : les magasiniers font des efforts, la direction aucune?

    • Désolé, mais je ne peux considérer une option comme un choix quand la choisir amène autant de problèmes et de difficultés. Une option qui emmène l’impétrant à plusieurs 100taines de kms de chez lui n’est pas un choix, c’est un crève cœur!!! Je ne dois pas être assez carriériste pour risquer de fiche en l’air ma vie de famille!
      Bien sûr que l’effort est unilatéral!!! je ne suis pas naïf à ce point 😉
      Mais comme je ne suis pas mobile -par choix, comme tu dis- que je n’ai aucun espoir de voir mon poste transformé, je reste dans mon coin et j’attends la retraite?

  6. Ben tu fais comme tu veux, le tout étant de bien le vivre individuellement (toi) et collectivement (ta famille et tes collègues).
    Et plutôt que de rester dans ton coin, tu peux aussi tenter avec tes collègues de faire changer les règles du jeu un peu plus en votre faveur. C’est aussi une question de choix individuel et collectif.

  7. Bonjour,

    « Le choix de la mobilité »…j’ai beau y réfléchir, ça ne cadre pas avec la réalité que je vis. La mobilité m’est imposée si je veux évoluer statutairement: qui dit concours dit mobilité géographique, qui dit avancement dit engagement signé à la mobilité depuis quelques années.. donc un choix?! Mouais! Très très relatif le choix tout de même.. Il y a selon moi une grosse incompatibilité entre dire à un agent: « au vu de votre ancienneté et/ou de votre mérite je considère que vous méritez une promotion donc je vous propose à l’avancement mais (vous êtes tellement bons que) vous devez dégager » ..

    Quant au sujet principal de ce message Alain, tu le sais déjà je suis d’accord avec toi à 100%: parce que nos métiers à tous ont évolué, nos statuts et donc nos missions à tous devraient évoluer en conséquence. Rien d’incompatible pour autant avec le travail « de base » d’un magasinier – ranger, équiper, etc-, travail que je ne renie absolument pas et que je fais même avec enthousiasme, consciente que cela fait aussi partie de nos missions d’accueil du public. Mais si l’on prend cet exemple du rangement, j’y mettrais juste un peu plus de coeur et surtout d’envie s’il était lié à un travail plus global de gestion des collections par exemple.

    A bientôt

    • Bonjour Caroline
      un petit moment que tu n’avais pas commenté. Toujours un peu désabusée, à ce que je lis. Et le pire c’est que je ne vois pas comment on pourrait ne pas l’être. Je me console en me disant que je n’en ai plus pour très longtemps, mais quand je pense à mes (jeunes) collègues à qui il reste 20 voir 30 ans de carrière, je me dis que l’horizon est bien bouché.
      Alors courage à toutes et à tous.
      Alain

      • Bonsoir Alain,

        Désabusée sur ce genre de sujet oui c’est certain mais je précise tout de même que j’aime mon travail et que j’y suis heureuse!! Je trouve mon bonheur dans le service public et tout ce qui s’y rapporte, je savoure les messages de sympathie qui me sont transmis par des usagers à qui j’ai rendu service et ce travail de magasinier m’apporte en cela une réelle satisfaction personnelle. S’il n’y avait cette absence totale d’espoir que ma carrière évolue un peu sans que j’ai à faire des pieds et des mains (prépa de concours etc etc). Si je pouvais voir une petite évolution régulière et conséquente (autrement dit autre chose que 10 points d’indice tous les 3 ou 4 ans) ainsi qu’une réelle reconnaissance au quotidien de ma hiérarchie (puisque celle des usagers je l’ai déjà), je ne m’en porterais que mieux, voilà tout;-)
        Alain, au passage, je n’ai pas trouvé sur ton blog le moyen de t’envoyer un message privé…
        Bonne soirée

      • Bonjour Caroline
        moi aussi j’aime mon travail, sinon je n’en parlerais pas!
        A te lire
        Alain

  8. Choisir entre la peste (faire du boulot de B ou de A en étant reconnu et et rémunéré comme personnel de catégorie C) et le choléra (partir avec toutes les incidences que l’on sait), cela reste un choix qui est difficile et qui a des conséquences parfois dramatiques.

    Tout l’enjeu, c’est justement de ne plus avoir à faire ce genre de choix.

    Pour ce faire, il n’y a pas 36 solutions : à nous (les provinciaux parce que pour les collègues parisiens qui forment la 1/2 de nos effectifs, ils peuvent changer d’établissement en traversant la rue) d’exiger de notre employeur la transformation des postes permettant une réelle évolution de carrière aux collègues qui souhaitent faire autre chose que les tâches statutaires des magasiniers.

    Parce que oui, « nos métiers à tous ont évolué, nos statuts et donc nos missions à tous devraient évoluer en conséquence ».

    • Bonjour
      une seule remarque. Je te cite:

      pour les collègues parisiens qui forment la 1/2 de nos effectifs, ils peuvent changer d’établissement en traversant la rue

      je pense que tu méconnais les difficultés qu’ont nos collègues parisiens pour changer de poste. Il ne semble pas si facile de passer d’une bib à une autre à Paris. D’autant plus que c’est un microcosme dans lequel tout le monde connaît tout le monde, ce qui ne va pas sans causer des problèmes.
      Cordialement
      Alain

  9. « […] cette vision hiérarchique très cadrée, le « chacun à sa place » est plutôt pratiqué dans la filière état. […]un directeur de médiathèque nous avait expliqué [que] certains adjoints du patrimoine [ont] la possibilité de s’impliquer dans les acquisitions, certains pouvant devenir responsables documentaires.  »

    Dans les petites structures, notamment des bibliothèques municipales, les postes sont plus polyvalents : chacun participe un peu à tout. On n’y trouve pas une hiérarchie aussi poussée que dans les grosses structures (BU mais aussi grosses BM). Les C de petites BM, s’ils ne sont pas payés plus, ont ainsi des tâches plus intéressantes. Il faut croire que c’est un puissant facteur de motivation, puisque ces BM peuvent se permettre de recourir… à des bénévoles! Et croyez bien que ces bénévoles ont des tâches transversales au même titre que leurs collègues (mal) rémunérés : participation aux acquisitions, organisation d’animations… en lieu et place des professionnels.

    « ce n’est pas seulement parce qu’ils en ont envie mais avant tout parce que le service en a besoin. »

    Si un service municipal a besoin de gens pour faire ce qui ne l’est pas, il peut ainsi faire appel à des bénévoles au lieu d’engager des personnes qu’il lui faudrait payer, serait-ce en CDD ou en vacation. C’est encore plus fort qu’en BU : ce n’est plus une question de payer plus, mais de payer tout court.

    On s’insurge volontiers lorsque David Cameron veux mettre des « volontaires » partout au Royaume-Uni, mais on oublie un peu vite que cette pratique est historique dans les BM françaises.

    http://infodocbib.free.fr/index.php/2011/09/forum-des-associations-et-du-benevolat/

    Et pour finir, une touche d’humour (?) : En ce mois de septembre, il y a des gens qui payent pour travailler. Une cave a trouvé le bon filon : elle propose à des touristes de payer pour vendanger. Tout travail mérite salaire dit-on. Ici c’est l’employeur qui reçoit un « salaire » de ses employés : 60 à 150€ la journée)! Ayant été un vendangeur régulier durant treize ans (Bourgogne, Beaujolais et… Suisse), je peux témoigner que c’est un vrai travail et que le salaire (agricole donc bas) n’est pas usurpé. Si les motivations non pécuniaires sont élevées (l’ambiance notamment), il ne me viendrait pas à l’idée de payer pour y aller.

    http://www.labivin.net/article-34756728.html
    http://videos.tf1.fr/jt-we/quand-les-touristes-font-les-vendanges-4821004.html


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